La réglementation environnementale RE 2020 est la dernière norme de construction mise en place par les pouvoirs publics pour limiter l’impact de la construction sur l’environnement estimé à 44 % de la consommation d’énergie nationale.
Succédant à la réglementation thermique RT 2012, elle a notamment pour objectif de diminuer la consommation énergétique des bâtiments et de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour les bâtiments neufs.
S’applique-t-elle aux maisons individuelles ? Que dit la nouvelle norme RE 2020 pour la maison individuelle ? Quelles sont les obligations à respecter ? Qu’en est-il pour les maisons anciennes ? Tout ce qu’il faut savoir sur la nouvelle norme RE 2020 pour la maison individuelle.
Qu’est-ce que la nouvelle norme RE 2020 ?
La RE 2020 est la nouvelle norme régissant la construction afin de rendre les bâtiments moins énergivores. Elle concerne donc l’ensemble des nouvelles constructions qu’il s’agisse de bureaux, d’immeubles résidentiels et donc de maisons individuelles.
Elle ne s’applique donc pour le moment pas à l’ancien hormis dans le cas d’importantes rénovations. Elle vise à améliorer encore plus sensiblement que pour les précédentes réglementations les performances thermiques des nouveaux logements et le confort des habitants, le tout en réduisant autant que possible leur impact carbone.
La nouvelle réglementation environnementale poursuit notamment 3 axes d’amélioration spécifiques :
- La réduction de la consommation des bâtiments grâce à une isolation thermique très performante et un renforcement des indicateurs du besoin bioclimatique (Bbio) ;
- La diminution de l’impact de la construction sur le climat sur l’ensemble du cycle de vie du logement (construction, exploitation, équipements, matériaux biosourcés etc.) ;
- L’amélioration du confort d’été des bâtiments que ce soit pour le travail ou la vie quotidienne avec l’adaptation des logements aux périodes de fortes chaleurs tendant à devenir de plus en plus récurrentes.
Quand s’applique la RE 2020 pour une maison individuelle ?
Plusieurs fois repoussée du fait notamment de la crise sanitaire, la RE 2020 est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2022. Elle s’applique aux maisons individuelles neuves et rénovées, ainsi qu’aux bâtiments existants destinés à être transformés en maisons individuelles.
Quelles sont les obligations de la RE 2020 pour les maisons individuelles ?
La RE 2020 impose aux maisons individuelles une consommation d’énergie primaire maximale de 100 kWh/m2 par an. Cette consommation d’énergie doit être répartie équitablement entre le chauffage, le refroidissement, l’eau chaude sanitaire et les autres besoins en énergie du bâtiment, tels que l’éclairage et les appareils électriques.
La seule consommation de chauffage pour sa part doit s’élever au maximum à 12 kWh/m2 par an au lieu de 50 kWh/m2 par an pour la RT 2012.
Les maisons doivent également être équipées d’un système de chauffage et de refroidissement performant et respectueux de l’environnement, ainsi que d’une isolation thermique renforcée.
Enfin, la norme RE 2020 impose également une ventilation efficace pour les nouvelles constructions et les rénovations importantes. La ventilation doit assurer un renouvellement d’air suffisant tout en évitant les pertes de chaleur. Pour cela, il convient alors de privilégier les systèmes d’aération les plus performants comme notamment la ventilation double flux.
Quelle isolation pour une maison individuelle avec la RE2020 ?
La réglementation environnementale RE 2020 met fortement l’accent sur l’isolation thermique des bâtiments. Et pour une bonne raison ! L’idée est en effet de réduire au maximum les déperditions de chaleur et de conserver autant que possible l’énergie produite dans le logement afin de le réchauffer ou le refroidir par la suite lorsque c’est nécessaire. Cela passe alors par une meilleure isolation de l’habitation et un choix judicieux des matériaux de construction utilisés.
Pour optimiser l’isolation du logement et accumuler efficacement l’énergie à l’intérieur, plusieurs nouvelles méthodes ingénieuses peuvent ainsi être déployées :
- L’adoption de nouvelles méthodes d’isolation telles que des murs ou des planchers en briques ainsi que des panneaux isolants qui améliorent les performances thermiques de la maison;
- L’utilisation de verres rafraichissants ou isolants pour les ouvertures (fenêtres, baies vitrées) ;
- Le recours à des stores avec une orientation changeant en fonction de la position du soleil ;
- Pour les maisons individuelles, l’utilisation d’isolants performants comme la laine de roche, la laine de verre, le polyuréthane ou le polystyrène est fortement recommandée. Ces matériaux ont un excellent pouvoir isolant et permettent de réduire considérablement la consommation d’énergie. L’utilisation d’autres matériaux biosourcés tels que la ouate de cellulose, le liège, le lin, la laine de chanvre ou encore les fibres de bois est également particulièrement encouragée.
La RE 2020 fixe d’ailleurs des épaisseurs d’isolant minimum à respecter en fonction de la surface à isoler et du type d’isolant.
Quelle épaisseur d’isolation dans le cadre de la RE 2020 ?
L’épaisseur des isolants à utiliser est déterminée par le niveau de résistance thermique ( R ), indicateur dépendant de plusieurs éléments :
- Le type d’isolant utilisé ;
- La conductivité thermique de l’isolant (exprimée en W/m.K) et correspondant à la faculté de la chaleur ou du froid à traverser une paroi ;
- La zone d’habitation dépendant du type de climat : zone H1 (Nord et Nord-Est de la France), zone H2 (Ouest et Sud-Ouest de la France) et zone H3 (Sud-Est de la France et Corse) ;
- Le type de surface à isoler (toiture, murs, sols etc.).
Voici les coefficients de résistance thermique R (exprimés en m² par K/W) requis dans le cadre de la RE 2020 pour les maisons individuelles :
| Surface à isoler | Coefficient R en zone H1 | Coefficient R en zone H2 et H3 avec une altitude > 800 mètres | Coefficient R en zone H3 avec une altitude < 800 mètres | Coefficient R à respecter pour bénéficier des aides de l’État à partir du 1er janvier 2023 |
|---|---|---|---|---|
| Toiture - combles aménagés | 4,4 | 4,3 | 4 | 7 |
| Toiture - combles perdus | 4,8 | 4,8 | 4,8 | 6 |
| Toiture - toitures terrasses | 3,3 | 3,3 | 3,3 | 4,5 |
| Murs - en contact avec l’extérieur | 2,9 | 2,9 | 2,2 | 3,7 |
| Murs- en contact avec un volume non-chauffé | 2 | 2 | 2 | 3,7 |
| Sols - planchers bas donnant sur un local extérieur ou non-chauffé | 2,7 | 2,7 | 2,1 | 3 |
Pour obtenir l’épaisseur d’isolation, il convient ensuite de multiplier cet indicateur R par le coefficient de conductivité thermique.
Exemple :Pour la laine de roche qui dispose d’une conductivité thermique d’environ 0,045 W/m.K, l’épaisseur d’isolant nécessaire pour une isolation des murs en contact avec l’extérieur en zone H1 sera alors de 2,9 x 0,045 soit 13,05 cms.
RE 2020 : Le cas d’une maison individuelle ancienne
La norme RE 2020 s’applique aux nouvelles constructions, mais aussi aux rénovations importantes. Dans le cas d’une maison individuelle ancienne, la norme RE 2020 sera donc pour le moment applicable uniquement si une rénovation importante impliquant notamment de conséquents travaux d’isolation ou de remplacement de chauffage est effectuée, comme par exemple la rénovation complète d’un logement ou la création d’un nouvel espace habitable.
La réalisation de travaux d’isolation dans le cadre de la rénovation d’une maison individuelle ancienne devra ainsi respecter les coefficients de résistance thermique édictés plus avant.
Concernant le chauffage, les équipements au fioul ou au gaz naturel ne pourront plus être installés puisqu’ils ne peuvent respecter le seuil maximal d’émissions de gaz à effet de serre toléré fixé à 4 kgs de CO2/m²/an.
Ils devront ainsi être remplacés par des chauffages utilisant les énergies renouvelables tels que la pompe à chaleur, les panneaux solaires ou encore l’installation d’un poêle à granulés.
Ces travaux dans le cadre d’une maison ancienne doivent permettre au fil du temps d’éliminer les passoires thermiques et de faire progresser les étiquettes énergétiques des logements. L’utilisation d’appareils de production d’énergie renouvelable couplée à une isolation thermique renforcée permettra de tendre à plus ou moins long terme vers le concept de bâtiment à énergie positive et d’autosuffisance énergétique.
