Maison solaire ou maison autosuffisante, comment orienter votre rénovation ?

Concept maison en écoconstruction dans un pot

Depuis une quinzaine d’années le parc immobilier français a significativement changé. Alors qu’au milieu des années 2000, une maison déconnectée des réseaux d’énergie ou dépourvue de chauffage était le privilège d’ »excentriques », il s’agit aujourd’hui d’un standard. La nouvelle Réglementation Environnementale (RE 2020) impose désormais la construction de maison à énergie positive. Si vous souhaitez aller plus loin et profiter d’un logement entièrement solaire ou carrément autosuffisant, des possibilités techniques s’offrent à vous. Voici nos recommandations pour mener à bien une ambitieuse rénovation énergétique.

Maison solaire ou maison autosuffisante : Quelques définitions

Contrairement à ce que l’on peut fréquemment lire, une maison solaire n’est pas nécessairement autosuffisante et un logement autosuffisant n’est pas obligatoirement solaire.

Il s’agit de deux types de logements bien distincts dont les atouts technologiques peuvent se ressembler et même se recouper, mais qui ont des buts bien spécifiques et peuvent tout de même être classifié sous le terme générique de maison écologique.

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Vous devrez ainsi débuter votre projet par identifier les buts de vos travaux et souligner les grands axes qui motivent votre démarche.

Qu’est-ce qu’une maison solaire ?

Une maison solaire est un logement dont la production d’énergie repose sur le rayonnement solaire. Afin de capter cette énergie gratuite, propre et inépuisable, on peut mettre en œuvre plusieurs techniques et différentes technologies. Il peut s’agir de produire de l’électricité photovoltaïque ou plus simplement de récupérer la chaleur provenant du soleil.

Dans tous les cas, une maison solaire n’est pas une maison autonome, c’est une maison dont la production d’énergie repose sur le soleil. La gestion de cette énergie peut être autonome et bien souvent c’est l’un des concepts clés dans la réalisation d’une maison autosuffisante.

Les propriétaires qui désirent rendre leur maison solaire ont le plus souvent des buts bien ciblés :

  • Réduire leur achat d’électricité.
  • Ne plus être soumis aux fluctuations de prix.
  • S’assurer d’utiliser une électricité principalement décarbonée si on ne compte pas la fabrication des cellules solaires, qui, elles, sont réalisées en Chine avec une électricité à 60% issue du charbon. Même si certains font de la résistance.

D’autres éléments du logement sont alors tout à fait classiques, comme le raccordement des eaux usées, ou des eaux sanitaires.

Comment définir un logement autosuffisant ?

Une rénovation visant à rendre une maison autosuffisante est un projet autrement plus ambitieux, car il touche à tous les aspects du bâtiment mais implique aussi un style de vie compatible avec cette construction.

Une maison autonome ne repose sur rien d’autre que ce qu’elle peut produire (ou retenir) ou recycler et ne devrait théoriquement être reliée à aucun réseau public.

Dans la pratique une telle autarcie est presque impossible car les règlements imposent souvent le raccordement à un réseau. Par exemple, on peut produire de l’électricité solaire et la consommer (depuis 2017), mais la maison devra nécessairement être raccordée au réseau électrique si l’on désire vendre le surplus. De la même manière, il est très difficile de faire valider un assainissement individuel si la parcelle est raccordable au tout à l’égout.

Il faut donc évoquer les maisons autosuffisantes uniquement d’un point de vue théorie et en sachant qu’en zone urbaine ou périurbaine la totale autonomie n’est presque jamais possible.

En revanche, dans les sites hors réseau ou isolés, on peut prétendre à l’autonomie totale, sans s’écarter de la législation.

Ainsi, une maison autosuffisante est un logement qui peut intégrer l’électricité solaire, mais qui n’est pas obligé de le faire si d’autres moyens sont privilégiés (par exemple la géothermie dans certains pays étrangers). 

Quels travaux entreprendre pour rénover votre maison

Vous l’aurez compris, les travaux à entreprendre ont différentes ampleurs en fonction de la rénovation souhaitée. Si vous ne savez pas exactement vers quelle direction vous devriez vous orienter, vous pouvez faire évaluer vos deux projets et les comparer avec votre budget. Dans les deux cas, des travaux de ce type sont relativement onéreux et ne sont rentables que sur une échéance relativement longue, de 20 ans et plus.

Les travaux communs aux deux types de maisons

Si les deux projets énergétiques engagent des interventions différentes, ils nécessitent un tronc commun, sans lequel il n’est pas possible d’atteindre les buts visés.

En premier lieu, une maison solaire, ou une maison autonome sont des bâtiments très peu énergivores. En effet, la production autonome d’énergie n’est envisageable (pour les particuliers) qu’à une échelle réduite. Il faut alors envisager une maison solaire passive, de manière à ne pas dépendre d’une source d’énergie complémentaire traditionnelle. On réduit alors toutes les pertes de chaleur, afin que l’énergie solaire de la maison produise plus que nécessaire.

Cela passe inévitablement par un renforcement de l’enveloppe thermique du logement, au niveau des murs, des combles, mais aussi des vitrages. Il s’agit d’une rénovation onéreuse et complexe qui demande une très grande attention aux détails, car le moindre pont thermique peut mettre en péril votre autonomie énergétique.

Selon les cas et l’ampleur de votre rénovation, vous pouvez aussi envisager la mise en place d’éléments très qualitatifs, comme un mur Trombe, un poêle de masse ou des systèmes bioclimatiques en surplomb de vos ouvertures.

Les projets associés à une maison solaire

Le cœur d’une installation solaire autonome passe inévitablement par la mise en place de panneaux photovoltaïques ou des tuiles solaires. Le plus fréquemment ces derniers sont à installer sur la toiture, dont la charpente peut nécessiter un renforcement en raison de la surcharge.

Les panneaux solaires pour une maison autonome ne sont généralement pas installés seuls, mais font plutôt partie d’un système global permettant de compenser les pertes de production la nuit et en cas de mauvais temps.

Pour optimiser votre rénovation, il est impératif de faire confiance à un technicien spécialisé afin de calculer quelle puissance de panneau solaire est adaptée à votre maison. Le recours à un artisan certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) vous permettra en outre de bénéficier de toutes les aides de l’état en matière d’énergie.

Notez que si vous souhaitez appliquer le principe d’autonomie solaire à une extension ou un studio de jardin, vous pouvez avoir recours à une maison solaire “box”, comme le sont les maisons Homaj, dont le respect de l’environnement est une préoccupation centrale.

Comment rénover pour atteindre l’autosuffisance ?

Presque systématiques, les panneaux solaires sont intégrés à une maison autonome, car il s’agit d’une manière de produire de l’électricité très performante en France. Ce n’est cependant pas suffisant pour prétendre à l’autosuffisance.

Il faut également prendre en considération d’autres installations :

  • L’assainissement : Le SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif) est l’organe officiel qui vous indiquera quel dispositif d’assainissement installer. Pour une autosuffisance la plus élevée possible, on recommande une microstation d’épuration, qui nécessite toutefois une vidange régulière.
  • L’eau sanitaire : Bénéficier d’une eau potable sans raccordement est possible, à condition de bénéficier d’un forage dont l’eau est testée et reconnue potable (régulièrement). Il est en outre interdit en France de consommer de l’eau de pluie, en raison de contaminations chimiques potentielles.
  • Les télécommunications : Internet et le téléphone sont désormais des interfaces indispensables. On peut en bénéficier sans se raccorder au réseau traditionnel en utilisant une connexion GSM ou satellite, comme StarLink. Si cette possibilité est plus onéreuse que les réseaux traditionnels, elle est également bien plus performante. En revanche, il ne s’agit pas d’autosuffisance totale, dans la mesure où internet est l’exact opposé de l’autarcie.